Évolution de la composition typographique des années 1880 aux années 1980
Ce travail a été fait dans le cadre d'un exposé présenté en mars 2025.
Introduction
Durant le 19e siècle, on assiste à une industrialisation d'une grande partie des domaines de la société, en particulier le domaine de l'imprimerie. Ainsi, les presses se mécanisent (presses Stanhope, Koening, ou les rotatives dans les années 1860), de pair avec la fonte des caractères (roto-fondeuses dans les années 1880). L'évolution est permise par d'autres facteurs, tels que l'augmentation de l'alphabétisation ou la libéralisation du statut d'imprimeur (suite à la Révolution Française) entraînant une prolifération des ateliers. Tout cela combiné entraîne une forme d'âge d'or de la production imprimée, avec l'augmentation massive des tirages et la baisse générale des coûts. Cette production industrielle requiert que toutes les étapes de la production se mettent au même niveau, en particulier pour le cas de la composition typographique, toujours effectuée à la main depuis le 15e siècle.
La composition consiste en... composer un texte. C'est-à-dire la manière dont on assemble les caractères pour former des lignes de texte. En typographie, cela consiste en la préparation des caractères pour l'impression. Un des enjeux de la composition est la justification du texte: donner aux lignes la largeur requise de façon à que ces marges soient régulières. La composition est alors un élément essentiel du processus général d'impression d'un texte : elle se situe à la suite de l'écriture du manuscrit et avant son impression par un presse.
De nos jours, on compose simplement un texte sur, disons, Word ou LibreOffice, voir via des langages de composition (LateX), simplement en tapant sur le clavier et en ajustant les caractères à notre guise. Mais avant les ordinateurs, ce n'était pas si simple. Cet exposé va donc traiter des procédés, méthodes et techniques de composition d’un texte, et particulièrement des évolutions significatives qui interviennent depuis les années 1880 (avec l’arrivée des composeuses fondeuses) jusqu’aux années 1980 et l’arrivée de la composition numériques. Nous allons voir comment l’évolution de la composition typographique impacte le secteur professionnel des ouvriers typographes.
Alors que la composition se fait à la main depuis la presse à imprimer de Gutenberg, cette pratique connaît une évolution majeure avec sa mécanisation à la fin du 19e . (I) Cette mécanisation se massifie particulièrement avec l’arrivée des composeuses-fondeuses dans les années 1880, qui perdurent durant toute la 1ere moitié du 19e siècle jusqu’à l’arrivée de la photocomposition (1949) puis de la publication assistée par ordinateur (II). Tous ces changements nous poussent à analyser comment ces évolutions technologiques impactent les ouvriers typographes et quelles sont leur réaction face à celles-ci (III).
I. De la composition à la main à la mécanisation
Depuis l’imprimerie de Guntenberg, il n’y a eu que très peu d’évolution de la fonte et composition à la main. A la fin du 19e , il est possible d'observer d’importants changements avec la mécanisation de quasi tout le processus d’impression du texte, de la fonte des caractères, à la composition, jusqu’à l’impression finale.
A. La composition à la main
Faisons un petit rappel sur comment se déroulait la composition à la main.